La De Beers détient une grande partie de l’exploitation des mines ou de leur production. Elle a le pouvoir sur les flux de marchandises, ce qui lui permet de contrôler les prix. L’organe de commercialisation de la De Beers s’appelle la Diamond Trading Company (DTC) ; elle reçoit la totalité des diamants De Beers. La DTC contrôle environ 65% de la commercialisation mondiale du diamant.
La DTC a mis au point un système unique en son genre : 290 acheteurs sont tout d’abord sélectionnés. La DTC prépare des lots appelés “sights”, ou “vues”, qu’elle impose à ces 290 acheteurs privilégiés, “sights holders” ou “détenteurs de vues”.
10 fois par an à Londre, des lots de pierres brutes sont présentés aux acheteurs qu’ils ne peuvent refuser sous peine d’exclusion. Les lots sont donc imposés, et l’acheteur ne peut refuser ! Et pourtant, tout le monde se bat pour être un de ces fameux “sights holders” car les tarifs d’achat sont très attractifs. Perdre son statut de sight holder revient à acheter des diamants sur le marché libre, plus cher.
Le marché “outside” est le marché qui n’est pas contrôlé par la DTC. Lev Leviev possède, autour de LLD (diamants) et d’Africa-Israel Investment Co, le deuxième groupe industriel d’Israël. Il vient de devenir aussi le deuxième diamantaire du monde après la De Beers, notamment en prenant des positions dominantes en Angola, avec l’appui du principal diamantaire russe (Alrossa) ; bien établi dans le centre diamantaire de Tel-Aviv (Ramat Gan), il possède aussi en Russie la société diamantaire Ruis (le nom vient visiblement de l’association des premières syllabes de Russie et Israël).