Publié le : 27 juillet 20205 mins de lecture

Les croyances liées au diamant et à leurs pouvoirs mystérieux remontent à la Nuit des Temps. La plus convoitée des pierres précieuses a traversé les âges, gratifiant les hommes de toutes races, de toutes religions de son influence bénéfique ou maléfique. C’est la pierre des Dieux.

Dès l’Egypte ancienne, le diamant symbolisait le soleil, synonyme de force, de courage et de vérité. On le plaçait au milieu de la croix ansée du signe Ankh, hiéroglyphe égyptien signifiant « La vie ». Pour d’autres peuples de l’Antiquité, le diamant était, semble-t-il, la larme d’un dieu.

Les mythes judéo-chrétiens ne furent pas en reste. En hébreu, le terme « jahalom » signifierait « diamant ». C’est du moins la traduction qu’on en donnait au XVIIe siècle. A moins qu’il ne s’agisse d’une confusion avec le corindon ou l’onyx ? Quoi qu’il en soit, on retrouve ce « diamant » dans certains versets de la Bible.

Les premiers cabalistes juifs affirmaient que douze pierres, gravées d’un anagramme du nom de dieu, possédaient un pouvoir mystique. Chacune d’elle était associée à un ange : le rubis à Malchediel, la topaze à Asmodel… le diamant à Humatiel.

C’est en Inde que l’existence du véritable diamant fut mentionnée pour la première fois avec certitude. Un des plus anciens témoignages signalant le « vajra », en sanscrit, figure dans un manuscrit hindou du IVe siècle avant notre ère. Le premier empereur des Indes, fixa de façon rigoureuse, dans ce traité mi-religieux mi-fiscal, le montant des impôts prélevés sur l’exploitation du diamant. Il y est également question de critères d’évaluation. Les caractéristiques de chaque pierre y sont décrites avec suffisamment de précision pour qu’on puisse penser qu’il s’agit effectivement du diamant. La dureté du diamant était déjà reconnue. Des proverbes hindous y font référence, affirmant que « le vajra n’est rayé que par un autre vajra ».

Le diamant était l’arme d’Indra, une des plus anciennes divinités du panthéon védique, le terrible dieu de la Foudre. Les six pointes de l’octaèdre symbolisaient la résistance de l’homme face aux attaques venant des quatre points cardinaux, mais aussi celles des puissances démoniaques et celles des puissances divines.

On racontait encore que le diamant protégeait son propriétaire de tous les dangers, le feu, la maladie, les voleurs, le poison, la sorcellerie et les mauvais esprits, les serpents… Il donnait puissance et courage dans le combat. Le diamant était aussi symbole de caste : incolore, il était réservé aux brahmanes ; rouge, aux guerriers ; jaune, aux commerçants.

Il faut attendre Pline l’Ancien, au Ier siècle après J.-C., pour avoir une description assez précise de la pierre, de sa résistance au feu et de sa transparence. Pline écrit, dans son « Histoire Naturelle », que les Romains accordaient une grande valeur marchande au diamantLe diamant était pour Pline « cette joie rare de l’opulence invincible et réfractaire à toute violence qui se brise sous l’action du sang de bouc » ! Le bouc étant l’incarnation du mal, de la bassesse et des forces démoniaques, tandis que le diamant représentait la pureté et le bien.

Le Moyen Age occidental attribua lui aussi des pouvoirs bénéfiques et magiques au diamant : il neutralisait les poisons, permettait d’écarter les hallucinations, d’apaiser les angoisses. Il réconciliait les époux, il donnait énergie, bonheur, longue vie, préservait des mauvais esprits…
Au XIIe siècle, sainte Hildegarde de Bingen précise que « le diable déteste cette pierre parce qu’elle résiste à sa puissance ». « Placé dans la bouche, il guérit le menteur. » Des propriétés médicinales lui furent attribuées : il guérissait par simple apposition sur une partie du corps.

Plus près de nous, au XVIe siècle, le pape Clément VII (1523-1534) apprit à ses dépens que le diamant, contrairement aux croyances, ne favorisait pas la guérison. Il périt en avalant un médicament à base de poudre de diamant qu’on lui avait prescrit. C’est à dater de cet incident que le diamant fut regardé comme un poison. Un détail qui ne pouvait échapper à Catherine de Médicis…

Mais le diamant ne fut pas seulement pierre de pouvoirs ou instrument des intrigues de Cour. Il prit part au rêve des légendes humaines. L’une d’entre elles est plus particulièrement captivante : quelque part, en un lieu secret, protégé par de terrifiants gardiens, une vallée engendre à foison de merveilleux diamants. La légende de la Vallée des Diamants, située en Inde ou au Proche-Orient, trouverait son origine dans les récits des campagnes d’Alexandre le Grand vers l’Inde. Elle est également mentionnée dans un texte d’Epiphanius, évêque de Constantia au IVe siècle.

Alexandre voulut pénétrer dans la vallée, mais ne put y progresser, l’endroit étant infesté de terribles serpents au regard mortel. Il utilisa donc des miroirs, qui firent périrent l’un après l’autre les reptiles, surpris par leur propre reflet.